Le soutien aux élèves en situation de handicap est un enjeu crucial pour assurer leur inclusion scolaire et leur épanouissement. Dans cet article, nous nous penchons sur le témoignage poignant d’une accompagnante d’élèves en situation de handicap, qui met en lumière les défis quotidiens auxquels elle fait face. À travers son récit, nous découvrons non seulement ses défis professionnels, mais également son désir de reconnaissance dans un cadre souvent mal compris et insuffisamment soutenu.
Le quotidien d’une accompagnante : observations et défis
Céline, accompagnante d’élèves en situation de handicap, exerce son métier dans un collège des Alpes-Maritimes depuis près de dix ans. En partageant son expérience, elle décrit un quotidien fait de brouillons et de difficultés. Son rôle principal est d’intervenir dans une classe ULIS, où elle accompagne les élèves dans des matières fondamentales comme le français et les mathématiques. Cette unité, qui vise à favoriser l’inclusion scolaire, est pourtant limitée dans sa capacité à offrir un réel suivi personnalisé. Céline fait face à une situation frustrante : avec des élèves qu’elle ne peut pas suivre en raison des manques de ressources.
Un besoin d’accompagnement accru
Le temps d’accompagnement de Céline se limite à 24 heures par semaine, alors même que les élèves bénéficient d’une scolarité de 32 heures. Cette discordance crée un vide dans le suivi de leur parcours éducatif, laissant souvent ces élèves seuls ou quasi seuls dans leur classe de référence. Céline souligne avec amertume que l’institution véhicule l’idée que chaque enfant aura un AESH, sans mentionner que cet accompagnement sera nécessairement limité. Ce manque de communication et de soutien renforce les frustrations tant chez les parents que chez les professionnels.
Les conséquences économiques et émotionnelles d’un métier sous valorisé
Le salaire de Céline, de l’ordre de 1.000 euros nets par mois, illustre une réalité financière épineuse, surtout sur la Côte d’Azur. Elle exprime une inquiétude face aux défis qu’elle rencontre pour se loger et mener une vie digne avec une rémunération aussi basse. Le désir d’obtenir davantage d’heures est palpable, mais elle est consciente que le besoin des élèves se situe principalement en cours, laissant peu de place pour un accompagnement durant les pauses méridiennes. L’écart entre son engagement professionnel et son salaire la pousse à s’interroger sur son avenir en tant qu’AESH.
Une quête de valorisation et de reconnaissance
En réfléchissant à son métier, Céline envisage sérieusement l’idée de renoncer à son rôle. Elle n’y trouve plus sa place, ni dans le suivi des élèves, ni dans la valeur que ce travail lui accorde. L’idée de quitter son poste devient de plus en plus présente dans son esprit. « Si j’avais une opportunité, j’arrêterais », confie-t-elle, soulignant le décalage entre ses attentes et la réalité de son travail quotidien. Malgré son engagement et sa passion pour l’éducation, le manque de reconnaissance la pousse à envisager d’autres horizons.
Le besoin urgent d’une réforme et d’un accompagnement accru
Céline met en lumière la nécessité d’une réforme mettant en avant le soutien aux élèves en situation de handicap. Les accompagnantes comme elle, bien qu’évoluant dans un cadre professionnel essentiel, restent pourtant invisibles et sous-valorisées. Son cri de désespoir est un appel à l’action pour créer des conditions de travail adéquates et >assurer l’accompagnement efficace des élèves. Le défi n’est pas seulement d’assurer un suivi scolaire, mais aussi de permettre à ces professionnels de se sentir valorisés et reconnus dans leur contribution à l’éducation inclusive.