Les femmes prennent enfin le contrôle des travaux de bricolage : la révolution du DIY au féminin ?

Dans un monde où les femmes prennent de plus en plus d’initiatives et assument pleinement leurs compétences, le domaine du bricolage et de l’artisanat ne fait pas exception. Une véritable révolution du DIY au féminin est en marche, offrant aux femmes la possibilité de prendre en main leurs projets de travaux avec créativité et autonomie. Découvrons ensemble cette tendance montante qui prouve que les femmes ont toute leur place dans l’univers du bricolage !

La répartition inégale des tâches domestiques

Encore en 2024, la répartition inégale des tâches domestiques demeure une réalité dans de nombreux foyers français. Les femmes portent majoritairement le fardeau des tâches ménagères classiques comme le suivi des enfants, les courses, le ménage et la préparation des repas. Mais alors que la demande pour une répartition plus équitable des responsabilités « féminines » grandit, que pensent les femmes des tâches traditionnellement attribuées aux hommes, comme le bricolage ?

Une enquête sur le rôle des femmes dans le bricolage

En prévision de la journée mondiale du bricolage ce mercredi 24 mai, Depanneo.com, le spécialiste du dépannage en France, et l’agence Flashs ont commissionné l’IFOP pour mener une enquête sur le rôle des femmes dans le bricolage au sein des couples. Plus de 1 000 Françaises ont été interrogées pour déterminer « qui fait quoi » en termes de bricolage et de réparation.

Zoom sur la répartition des tâches dites « masculines » dans le couple

L’étude révèle que, bien que le nombre d’hommes qui assument seuls ces tâches ait diminué par rapport à il y a 20 ans, ils conservent une majorité dans ce domaine. Cependant, les femmes expriment de plus en plus une vision paritaire de ces tâches. Par exemple, plus de la moitié des femmes (51%) considèrent que des tâches comme le débouchage de canalisations ou le perçage de trous ne devraient pas être genrées.

Selon leurs partenaires, 52% des hommes sont responsables du bricolage et des petits travaux en 2024, contre 71% en 2005. Pourtant, 71% des hommes affirment qu’ils assument toujours ce rôle. Parallèlement, le nombre de femmes qui déclarent assumer seules ces travaux a augmenté, passant de 10% à 17% en deux décennies.

Mais il existe de grandes disparités selon le type de tâches à accomplir. Par exemple, lorsqu’il s’agit d’entretien du véhicule ou encore de plomberie, les hommes s’en chargeront plus souvent seuls. En revanche, d’autres tâches telles que la peinture, seront plus souvent effectuées par des femmes seules.

Aujourd’hui, de plus en plus de tâches traditionnellement ne sont plus perçues comme le fardeau des hommes, mais comme pouvant être partagées entre les deux sexes, de même que les tâches domestiques. Néanmoins, on assiste à une évolution plus rapide pour les tâches quotidiennes que le « gros oeuvre ».

Des tensions dans le couple comme pour les tâches domestiques

Cependant, le partage des tâches de bricolage ne se fait pas sans friction et peut être une source de tensions au sein des couples. En effet, 52% des femmes en couple signalent des disputes liées au bricolage. Ces tensions peuvent provenir de plusieurs facteurs. Le premier étant lié aux stéréotypes de genre traditionnels qui attribuent certaines tâches aux hommes et d’autres aux femmes. Lorsque ces rôles sont remis en question, cela peut provoquer des malentendus et des frustrations.

En outre, 37% des hommes ont déjà empêché leur conjointe de bricoler, arguant qu’il s’agit d’une activité « masculine ». Ces attitudes peuvent non seulement créer des conflits, mais aussi renforcer le sentiment de honte chez les hommes qui ne réussissent pas à accomplir une tâche de bricolage, comme l’indique le fait que quatre hommes sur dix ressentent de la honte lorsqu’ils échouent dans une tâche de bricolage.

L’étude soulève donc des questions complexes sur les rôles de genre, la division du travail au sein des couples et la capacité des femmes à investir des domaines traditionnellement masculins. Les chiffres indiquent que les femmes sont prêtes à prendre leur part de bricolage, mais sont parfois entravées par les préjugés de genre persistants.

Vers une homogénéisation des rôles au sein du couple ?

Il subsiste une certaine stagnation dans la répartition des tâches domestiques, certaines étant perçues comme « féminines », d’autres comme « masculines ». Malgré les progrès significatifs découlant notamment de la mise en avant de la charge mentale des femmes, mais aussi une remise en question croissante des rôles de genre traditionnels, certaines responsabilités restent principalement dévolues aux hommes.

Cette recherche indique que des activités telles que le bricolage, l’entretien de la maison, la voiture, ou encore le barbecue demeurent majoritairement masculines. Cependant, elle met aussi en lumière le fait que les femmes cherchent de plus en plus à autonomiser et à dé-genrer ces tâches, qu’elles considèrent majoritairement comme neutres en termes de genre. Cependant, en pratique, on observe une certaine réticence de la part des hommes à laisser les femmes investir ces domaines, qu’ils considèrent comme faisant partie intégrante de leur rôle de genre, voire comme un marqueur de leur « virilité ».

Même si la répartition des tâches ménagères reste largement déséquilibrée, cela ne signifie pas que les hommes ne contribuent pas à la maison. Cependant, ils se concentrent davantage sur des tâches exceptionnelles, visibles et socialement valorisées, qui contribuent à l’amélioration du logement. Ces tâches, bien que valorisantes, ne sont généralement pas aussi consommatrices de temps que celles effectuées quotidiennement par les femmes.

Cette enquête montre que la société a progressé en termes de parité dans les tâches domestiques, mais qu’il reste encore beaucoup à faire, en particulier dans le domaine du bricolage. Il est clair que la bataille pour l’égalité des sexes ne se limite pas au travail ou au salaire, mais est ancré dans notre quotidien.