Le secteur du bricolage en France traverse des turbulences, en particulier pour Castorama et Leroy Merlin. Bien qu’elles aient connu une période de prospérité durant les confinements de 2020 et 2021, la situation actuelle est marquée par une baisse significative des ventes. Les enseignes doivent désormais s’adapter à un marché de plus en plus difficile, avec des réorganisations et des stratégies d’innovation sur la table.
Des magasins face à une baisse des ventes
Après la période de croissance effrénée attribuée aux passionnés de bricolage cherchant à rénover leur domicile, une baisse des ventes s’est installée. Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, a révélé une chute de 2 % du chiffre d’affaires des magasins d’équipement de la maison entre janvier et octobre 2024 par rapport à l’année précédente. Les ménages, déjà affectés par l’inflation et une crise immobilière, deviennent plus réticents à dépenser pour des projets de rénovation.
Les attentes étaient élevées, notamment grâce aux aides gouvernementales pour encourager la rénovation énergétique. Hélas, ces mesures ne semblent pas suffire à relancer les ventes, d’autant plus que les consommateurs hésitent à investir dans un marché incertain. L’analyse de Cédric Ducrocq, directeur du cabinet Diamart, fait état d’un phénomène d’effet de dégonflement plutôt que d’une crise profonde. Les petits travaux et réparations demeurent une lueur d’espoir et continuent d’apporter une certaine activité aux magasins.
Des magasins s’organisent pour survivre
Face à la tempête économique, Castorama et Leroy Merlin prennent des mesures pour préserver leurs opérations. Castorama a récemment annoncé un plan de restructuration pour réduire ses coûts, impliquant jusqu’à 100 départs volontaires au siège par le biais d’une rupture conventionnelle collective. Bien que ceci n’affecte pas directement les magasins, les syndicats mettent en garde sur les répercussions que ces décisions pourraient avoir sur l’ensemble de l’organisation.
De son côté, Leroy Merlin, qui détient une part de marché de 39 %, ne reste pas inactif. L’enseigne a initié une rupture conventionnelle collective en 2024, prévoyant la suppression de 130 postes au siège, suivie d’une seconde phase en 2025 qui pourrait mener à la disparition de 250 postes au total. En raison de l’accélération de la digitalisation, 180 postes de comptables en magasin seront également supprimés, mettant en lumière la nécessité de s’ajuster aux nouvelles réalités du marché.
S’adapter et innover
Pour contrer cette conjoncture délicate, les enseignes de bricolage déploient diverses stratégies d’innovation. L’accent est mis sur la rénovation énergétique, une thématique qui s’impose comme une priorité pour l’avenir. Les magasins investissent dans des solutions éco-responsables pour répondre aux attentes d’une clientèle de plus en plus soucieuse de l’environnement.
En parallèle, ces enseignes cherchent à diversifier leur offre afin d’attirer des clients aux budgets restreints. Cette approche est cruciale pour maintenir une certaine dynamique face à une consommation plus frileuse. Cependant, malgré ces efforts, la situation demeure précaire, et les fermetures de services ainsi que la réduction des effectifs soulèvent une question essentielle : comment trouver l’équilibre entre innovation, réduction des coûts et maintien de l’emploi ?
Dans ce contexte, l’innovation technologique et organisationnelle apparait comme la clé pour aider ces enseignes à naviguer à travers ces turbulences et à répondre efficacement aux attentes d’une clientèle en changement.